Le songe d’une Provence rurale portée par l’idéal félibre que Frédéric Mistral incarnait, fonde le principe de la collection de paysages provençaux rassemblée par Paul et Étienne Martin. Les tableaux de Raphaël et
Aimé Ponson, Alfred Casile, Louis-Denis Valvérane, Théophile Mayan, André-Marius Guindon, Joseph-François Suchet, Paulin Bertrand, Félix Ziem, Eugène Martel, François Nardi, André Gouirand, Henri Aurrens, Camille Corot et Antoine Vollon inventent de toutes pièces une Provence idéalisée et mythique reflet d’une idéologie régionaliste excluant toutes les avant-gardes tels les « fauves » provençaux. La collection s’ordonne principalement en scènes de la vie quotidienne, en marines et en natures mortes.
Une approche contemporaine du paysage nous est donnée par River of Earth, grand mur de terre séchée d’Andy Goldsworthy qui fait du musée Gassendi le premier des Refuge d’Art ; cette œuvre située dans la galerie des peintres paysagistes du XIXe siècle, fondateurs du musée Gassendi, nous invite à penser plus profondément les différentes stratégies de représentation du monde visible, Goldsworthy oppose aux fictions de la peinture la réalité de la terre telle qu’elle est.
Au cours de l’été 2019, deux nouvelles œuvres de Richard Nonas rejoignent la collection du Musée Gassendi. Le col de la porte entrouverte au sein de la salle des paysages du musée et le Col du deuxième jour (Col of the second day), installée « hors les murs » sur la montagne dominant la ville de Digne-les-Bains, le Cousson. Comme au seuil d’une porte entrouverte, découvrant de nouvelles possibilités l’œuvre dessine un passage, un col, à l’intérieur du musée. Comme la sculpture extérieure est située sur le col du Cousson, les deux structures se répondent, elles surgissent dans un lieu, le transforment et nous en offrent une nouvelle lecture.
La visite se prolonge dans la nature…