Reno Salvail, La Trace du Lièvre

Reno Salvail, La Trace du Lièvre, 2005

 

Neuf balises en aluminium anodisé sur une superficie de 2,5 km²

Sommet du Blayeul, L’Escalle

 

Coordonnées GPS pour chaque balise :

– UTM 4900844 32 T 0285297

– UTM 4901300 32 T 0285430

– UTM 4902098 32 T 0285392

– UTM 4900948 32 T 0285569

– UTM 4901431 32 T 0286004

– UTM 4901737 32 T 0285957

– UTM 4900850 32 T 0286988

– UTM 4900965 32 T 0286358

– UTM 4901657 32 T 0286592

– UTM 4901917 32 T 0286435

 

Collection musée Gassendi – don en 2005

 

Au XVIIème siècle, dans le ciel de Digne, Pierre Gassend (1592-1655), dit Gassendi, a observé la constellation du Lièvre. Si elle est constamment visible de l’hémisphère sud, elle ne l’est que furtivement et à quelques reprises durant le mois de mai, dans l’hémisphère nord. Reno Salvail a reporté cette constellation sur le flanc de la montagne de Blayeul, depuis le point de vue de son observation. Des petites bornes rouges marquent, sur 2,5 km², les principales étoiles qui la dessinent. S’instaurent des allusions, un semblant de fil narratif qui, sur le terrain, trame quelques bribes d’une histoire ; s’entremêlent celle de l’exploration du ciel, depuis les grecs anciens, et dont l’imaginaire mythologique se trouve à ses fondations, celle   de l’artiste et celle du spectateur. D’une balise à l’autre, le promeneur participe à la création du sentier de l’installation-itinéraire, par l’empreinte de ses pas. On conclut à une géographie du récit – une sorte de géopoétique – qui offre la terre et ses lieux comme propos narratif.

 

« Pour moi, l’art n’est qu’un choix de perspective qui amène le spectateur à voir la vie d’un autre angle. » (journal du 28-07-2012, Mais qu’est-ce… http://www.renosalvail.com)

 

L’artiste-enseignant québécois Reno Salvail valorise l’excursion comme expérience artistique d’où il tire des émotions ainsi que des œuvres, tels des comptes rendus poétiques où s’entremêlent la réalité factuelles et l’invraisemblable. Ce créateur original est diplômé des Beaux-Arts de Québec (1970) puis de l’Université de Provence (1995). Déjà, dans les années quatre-vingt, l’environnement naturel lui sert de repère plutôt que de matériau. Lors de ses expéditions, dans le Grand Nord québecois, la France, la Sibérie ou l’Amérique du Sud, il redessine la topographie réelle du territoire et y laisse des empreintes virtuelles qui relient le ciel et la terre. Son livre, Le Passage de la Grande Ourse, retrace les traits saillants de son nomadisme, où les légendes qui traversent les paysages se relient à des formes de discours fictifs.