Delphine Gigoux-Martin,  Il est grand temps de rallumer les étoiles

Delphine Gigoux-Martin,  Il est grand temps de rallumer les étoiles, 2016

Porcelaines produites aux Ateliers de l’ENSA-Limoges. Faïences produites dans l’atelier de Jérôme Galvin (Moustiers Sainte Marie)

Fontaine du monastère de Ségries, Moustiers-Sainte-Marie

Oeuvre réalisée dans le cadre de l’action Nouveaux commanditaire mandatée par la Fondation de France.

 

Ce projet est motivé par le rôle crucial de l’eau dans le développement du territoire du Parc du Verdon, où les fossiles et coquillages attestent de la présence de la mer en des temps reculés. Des interrelations poétiques ont conduit l’artiste à imaginer un fond marin onirique dans la fontaine du monastère dont il fallut raviver la source. Sur ses concrétions calcaires, des plateaux-coraux dessinent une cascade quand, dans le bassin, un fond marin se dévoile. L’ensemble est réalisé en porcelaine et en faïence émaillée, selon les techniques et savoir-faire locaux. Les éponges de mer, coquillages et oursins se mêlent à des éléments plus affinés, alors que des étoiles de mer glissent progressivement vers le fond et les bords. À l’extérieur du bassin, elles sont disposées en constellation, comme en miroir au céleste. Cet agencement ravive les valeurs scientifique, religieuse et symbolique de l’étoile dans l’histoire de la région.

 

«  En tant qu’artiste j’utilise le langage plastique pour m’exprimer et avec cette œuvre je m’inscris dans cette réflexion de Rosset : dénaturer notre idée de nature. »

 

Delphine Gigoux-Martin a étudié l’histoire de l’art et l’archéologie en université, elle enseigne aujourd’hui à l’E.N.S.A. de Limoges.

Depuis toujours, elle développe une poésie subtile sous diverses formes : dessin, sculpture, installation, vidéo, carnet de recherche. Ses activités artistiques entretiennent des liens étroits avec des enjeux  contemporains cruciaux : nature/culture, animal/humain, productivité/écologie… Elles soulignent les rapports paradoxaux que nous entretenons avec l’idée de nature, « entre douceur et souffrance », pense-t-elle. Par l’ardeur de sa créativité, empreinte de malice et souvent d’humour, l’artiste instaure des dialogues infinis entre réalité, rêves, fictions et mythes, mondes des vivants et des disparus.