David Renaud, Table-relief

David Renaud

David Renaud, Table-relief, 2012

Pièce centrale : 2,96 m. de diamètre. Acier corten, béton. Assises en arc de cercle : plaques d’acier gravées sur béton.

Circonférence globale : 6 m.

Col de Larche (ou della Maddalena)

Commande dans le cadre du programme VIAPAC,

Collection Conseil Général des Alpes de Haute-Provence

 

Particulièrement attentif aux sites entre-deux, l’artiste choisit d’intervenir au point culminant du Col de Larche, passage frontière stratégique dans l’histoire de la France et de l’Italie. Ainsi se combinent, à ses impératifs artistiques, des intérêts politiques. Table-relief allie aussi deux représentations du territoire : la table d’orientation à vocation touristique en arc de cercle, livre des informations toponymiques en développant le paysage devant nous ; le plan-relief, une maquette d’origine militaire, détaille le terrain et le fait pénétrer de l’intérieur. À partir d’une retranscription fidèle en 3D de la topographie réelle du paysage dans lequel elle prend place, la sculpture Table-relief impose des effets psychédéliques à l’optique intense ; par le rapport d’échelle, elle perturbe les repères et s’apparente à un paysage imaginaire. N’ayant rien du réel où l’on se tient, l’œuvre invite à s’éloigner d’une vision trop normée ou trop idéalisée, elle invite à faire un pas de côté.

 

« Les sculptures ou les installations que je réalise sont souvent construites à partir de l’idée que quel que soit le niveaux d’abstraction de la représentation (les codes propres à la représentation cartographique, par exemple), l’image ou la forme produite renvoie incessamment au paysage d’origine. »

« Etre à la fois au-dessus et dans le paysage. » Propos de l’artiste.

 

Vivant à Paris, David Renaud enseigne le volume à l’ENSBA-Lyon. Il s’intéresse aux cartes, reliefs et autres codes normés de représentation du paysage en images abstraites par les géographes. La carte sert le voyageur dans ses déplacements sur le terrain, mais elle le fait tout autant voyager lorsqu’il la regarde, en restant sur place. En adoptant des procédés de reproduction et transfert, il amplifie ainsi son impact spatial et sensible ; s’interrogent alors ce que la carte montre, ce qu’elle cache et à quel territoire elle se réfère. À d’autres échelles et dans l’espace, ses sculptures et installations explorent certains enjeux artistiques de la représentation de la nature, mais elles pointent aussi la manière dont l’usage commun de la carte a construit notre approche du paysage.