.
Lancement de la publication en ligne
du catalogue réinventé de l’exposition Digne de soi de Ramuntcho Matta !
L’exposition ayant du être écourtée en raison de la crise sanitaire,
nous tenions à garder une trace de cette action participative
qui a animé le musée au cours de l’hiver 2019-2020.
L’édition numérique à consulter et télécharger gratuitement
en cliquant sur le lien ci-dessous :
Digne de Soi de Ramuntcho Matta.
Édito de l’artiste :
Le musée de demain est entre vos mains
Mais pas que
Le glissement vers le numérique ne doit pas interdire le digital, c’est-à-dire le fait avec les mains.
Au contraire même le bon usage de l’écran est celui qui invite à en sortir.
Car pour s’en sortir il est bon d’entrer.
D’entrer dans d’autres façons de voir le monde, c’est l’un des apports essentiels des rencontres.
Et rencontrer une partie de soi par l’ouverture à l’art est une des plus magnifiques méthodes.
Digne de soi est une exposition.
Et comme toute exposition c’est aussi une multitude de questions.
Digne, qu’est-ce que digne ?
C’est une ville et aussi une façon d’être.
Et soi ?
Quelle différence il y a entre le moi. Et le soi.
Quel est-ce ce soi qui s’offre à moi, (ou pas) ?
Comment trouver, ouvrir, offrir des pistes.
Quel lieu reste-t-il pour nos concitoyens pour échanger, découvrir et s’ouvrir.
Maintenant qu’il n’y a plus de places publiques, que les rues sont transformées en galerie marchandes
il n’y a guère plus que les musées pour offrir cette disponibilité temporale à la rencontre et à l’échange.
Le public c’est le visiteur, c’est aussi l’errant, l’enfant, le scolaire, l’ancien, les publics empêchés…
Le pré texte de cette exposition était d’exprimer le sensible et la fenêtre s’est ouverte sur qu’est-ce qu’un musée aujourd’hui ?
Qu’est ce qui s’expose en premier ?
Et bien c’est le visiteur…
Et le visiteur en 2020 que vient-il chercher et comment l’accompagner à trouver d’autres pistes ?
Car c’est bien cela qu’un artiste tisse : la fabrique d’hypothèses afin d’enrichir les visiteurs d’autres possibilités de traiter des questions de société :
Être ensemble.
Être utile.
Voir, voir +
Chaque artiste ouvre une fenêtre et un bol d’air s’offre à nous.
L’art est aussi une façon de voir le réel autrement que par la lorgnette de la famille, de l’éducation ou des médias.
L’artiste ouvre le champ des possibles.
Le musée est un espace ouvert pour faire des liens entre le passé et le futur, aussi pour faire ressentir qu’une œuvre plastique peut entrer en résonance avec toutes sortes de publics et que ceux-ci sont aussi acteurs et producteurs du musée.
En proposant l’ARC, Pierre Gaudibert a mis a jour une ouverture des possibles.
Le musée n’est plus là uniquement pour valoriser les vestiges du passé mais aussi pour se confronter au vertige du futur par un présent intense et jubilatoire.
Oui acceptons le difficile et le compliqué comme autant d’opportunités de nous surpasser.
Cette image exprime bien l’objectif de cette idée :
Une fois exposée les œuvres retournent dans le réel.
Ici certaines des œuvres que j’ai produites sont utilisés par les jeunes pour édifier un château.
Un autre lieu de vie et d’échanges.
L’art suprême c’est l’art de vivre, et le musée en fait partie.
Et la responsabilité de celui-ci est d’offrir la plus grande palette possible.
Le musée est comme une forêt, s’y aventurer sans rien y connaitre est déjà un beau bol d’air.
Et plus on s’y connait, plus il y a a découvrir.
Le musée de demain est entre vos mains
Mais pas que
C’est aussi vous que vous et moi.
.
.
Ramuntcho Matta, 2 juin 2020