Monde, dis-moi tout

 

Monde, dis-moi tout
Mariateresa Sartori

20,00 €

2021

ISBN : 9788899058371

 

L’exposition d’automne 2018, au CAIRN centre d’art, a été dédiée au dernier travail de Mariateresa Sartori, artiste vénitienne qui depuis des années explore les interactions possibles entre les langages artistiques et scientifiques. Le point de départ de son travail est la réalité des choses, telle qu’on la perçoit avec nos sens, de façon empirique. Dans cette exposition, dont le titre est une citation du poète Andrea Zanzotto, l’artiste enquête sur l’effort humain de compréhension, dans le sens de «prendre avec», les intégrer à son intimité.

Pour s’approprier ce monde qui nous échappe, un des moyens employés par Mariateresa est la photo sténopé. Il s’agit d’un dispositif rudimentaire, basé sur le principe de la camera obscura, capable d’imprimer sur le papier photosensible un instant précis, un instant non reproductible. Dans l’image capturée, qui est la somme de tout ce qui s’est passé dans un certain laps de temps, les variations possibles sont innombrables, car pendant le temps d’exposition, le vent se lève, les nuages passent, l’inclinaison de la lumière change.

Classées selon la nomenclature attribuée par la botanique, ses photos sténopés ont été réalisées dans le laboratoire de l’école de Beaux-Arts à Digne-les-Bains, à partir des feuilles récoltées par l’artiste lors de balades autour de la ville. Cet ensemble s’accompagne de deux autres séries, dédiées aux plantes et aux nuages. Réalisées précédemment lors d’une résidence à la Fondation Camargo (Cassis), ces images interrogent cette tension entre la volonté de saisir les phénomènes naturels et leur caractère volatile, éphémère et poétique.

Dans une deuxième expérimentation, Mariateresa prend appui sur les sons enregistrés au cours des ses balades à la lisière de la ville. Des bandes sonores décomposées et transcrites sous forme de dessins constituent des séquences graphiques qui parlent du mécanisme de la perception. L’artiste devient instrument de transcription d’un langage à l’autre. Dans une autre pièce, elle traduit aussi graphiquement les sons des vagues de la mer en saisissant leur rythme et ses variations par le dessin.

À travers des processus simples et immédiats, Mariateresa Sartori compose une partition visuelle des phénomènes physiques. Elle cherche à donner une lecture du paysage traversé, capté par ses sens à un moment donné. La rencontre entre la captation objective d’un phénomène et la perception d’un instant se retrouve dans la vidéo Vent SWS modéré 15/20 qui capture le mouvement des arbres au point qui uni la terre et le ciel.

Plus d’informations sur l’artiste : https://www.mariateresasartori.it/en/