Mille Plateaux-repas – Stéphane Bérard

Stephane-Bérard-Mille-plateaux-repasMille plateaux-repas
Stéphane Bérard

15,00 €

2012
Éditeurs : Yellow Now

ISBN : 978-2-87340-317-1

Textes : Stéphane Bérard, Nadine Gomez-Passamar, Nathalie Quintane, Natacha Pugnet. En collaboration avec le Musée Gassendi, le CAIRN centre d’art et la Réserve Géologique de Haute-Provence. Description : 112 pages, 12 x 17 cm

Publié à l’occasion de la réalisation de l’œuvre du même titre créée sur la commune du Vernet dans le cadre de VIAPAC Route de l’art contemporain. Les Alpes de Haute-Provence sont l’un des terrains d’expérimentation de Stéphane Bérard. Il les connaît bien et depuis longtemps. Sur ce territoire, il ne s’agit pas seulement pour lui de valoriser un paysage, d’en exalter la beauté ou les failles, d’y attirer les touristes ou d’en consoler les habitants. […] Les œuvres imaginées et l’œuvre réalisée in situ, Mille Plateaux-repas, ont comme point commun le constant souci de l’usage qu’on pourrait en faire, et le regard qu’elles appellent n’est jamais coupé d’une pensée pratique – et d’une réflexion sur nos habitudes, nos routines. Ces œuvres s’adressent au passant, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs.

Mille Plateaux-repas est en ce sens emblématique. Ces tables de pique-nique, tellement vues qu’on ne les voit plus, brutalement soulevées par un tremblement de terre anticipé, nous projettent dans un futur déjà passé, qui est la temporalité propre de la Réserve géologique : demain, c’est hier. Les terres les plus anciennes, retournées, couvrent les plus récentes. L’œuvre de l’artiste produit un déséquilibre à la fois physique et mental qui ne peut que nous renvoyer aux bouleversements géologiques, au sens dessus-dessous du temps – elle le fait avec un humour certain, qui ne doit pas exclure une relative gravité.

Car l’humour est bien l’autre trait commun des projets présentés ici : de la première pierre du pilier autoroutier tronçon Digne-les-Bains-Caraglio, à l’hommage aux raveurs transfrontaliers, le travail de Bérard sollicite nos réactions, nos parti pris. Ce faisant, il nous amène à porter un autre regard sur ce qui existe déjà, sous nos yeux, un autre regard sur la ville, un autre regard sur le territoire : ce qui semblait naturel ne l’est plus, ce qui allait de soi devient surprenant. L’art n’est alors plus séparable d’une vision critique. Stéphane Bérard – artiste français né à Lille en 1966 –développe une œuvre polymorphe où l’invention est un mode d’intervention critique. Tous les secteurs que l’art a investi au tournant du siècle (design, mode, architecture, cinéma, son, écriture) y sont explorés.

Expositions : Brutal Warburg (Marion Meyer Contemporain, Paris) ; L’Arôme pénis pour préservatifs (Le Triangle, Bordeaux), Burlesques contemporains (Jeu de Paume, Paris), L’Idiotie, (Domaine Pommery, Reims)… / Films : Les Ongles Noirs, 80’ (avec Xavier Boussiron, Nathalie Quintane…), Mortinsteinck, fiction, long-métrage vidéo, 75′ / Disques : Erik ça tue !, Al Dante ; Progressistes, avec Nathalie Quintane, Al Dante… Performances : L’Horreur comique, Centre Pompidou, Paris ; Donne-moi ton sperme en direct, avec Xavier Boussiron… Livres : L’Enfer, traduction intégrale, Al Dante ; Charles de Gaulle. Mémoires d’espoir, traduction intégrale, Questions théoriques.