
4 avril – 7 juillet 2025
Vernissage le vendredi 4 avril 2025
_
_
Raconter le climat, renouvelle le regard porté sur la collection de peintres paysagistes provençaux du XIXème siècle du musée Gassendi à l’aune du changement climatique, tout en en croisant la lecture avec des chefs-d’oeuvre du musée d’Orsay dont La Gare Saint-Lazare (1877), l’emblématique tableau impressionniste de la vie moderne peint par Claude Monet.
_
Revisiter les collections du musée Gassendi en dialoguant avec des œuvres exceptionnelles du musée d’Orsay
Le dialogue entre la collection du XIXe siècle du musée Gassendi et les tableaux de Claude Monet (1877) et d’Albert Edelfelt (1893), issus du musée d’Orsay, permet d’enrichir et d’élargir considérablement le propos scientifique sur la place de l’homme au sein de la nature, mais aussi sur la relation des artistes à la modernité. En revisitant la collection de paysages provençaux du XIXe siècle du musée Gassendi sous l’angle du changement climatique, des tableaux rarement montrés révèlent les mutations opérées dans le monde rural de la Haute-Provence, notamment depuis la Révolution industrielle.
Cette première saison se penchera plus particulièrement sur le parcours de l’eau et ses représentations picturales. Depuis les sommets enneigés, jusqu’aux contenants en eau potable présents dans les foyers, en passant par Le Palais Longchamp (1905), château d’eau de Marseille et véritable hymne à l’eau. Si l’approvisionnement en eau du sud de la Provence était déjà préoccupant au XIXe siècle, la sécheresse de l’été 2022 a rappelé l’actualité de ce sujet. Ainsi, Journée de décembre d’Albert Edelfelt (prêté par le musée d’Orsay), aux côtés des œuvres d’Henri Jaubert (1860-1936) et d’Étienne Martin (1856-1945), peintres dignois qui présentent notamment leur ville sous un manteau neigeux comme il n’en a plus été observé depuis des années, montrent également la menace qui a pesé et pèse encore sur la ressource en eau.
En se concentrant sur la modernisation des moyens de transport et leur incidence sur la transformation des paysages, ainsi que sur leur influence sur les peintres et la modernité en peinture, la seconde partie de ce réaccrochage confronte deux regards sur le monde et sa représentation picturale. D’un côté, Le Courrier (1904) d’Étienne Martin dont l’académisme pictural et la méfiance à l’égard du progrès, qu’il soit industriel ou artistique, l’incite à faire l’éloge de la diligence, des chemins, des auberges et de la lenteur avec une facture naturaliste qui, tout en se tournant vers le passé, parvient à pénétrer l’intimité des modes de vie; de l’autre côté, le regard de Claude Monet, choisissant de saisir l’impalpable : la fugacité des fumées de charbon et le tumulte de la vie moderne dans cet édifice industriel où on sent rugir la machine. A la description détaillée qu’aurait entreprise Etienne Martin, Monet préfère rendre les effets colorés, lumineux et même sonores.
Au-delà des murs du musée, le motif moderne de la gare raisonne avec l’œuvre d’Andy Goldsworthy et sa prise en considération d’un paysage en voie de désertification. Plus qu’un motif, il fait aussi prosaïquement écho à des enjeux territoriaux de mobilité et de réduction d’émission de gaz à effet de serre, puisque les trains de la SNCF n’arrivent plus à Digne.
Le renouvellement du regard porté sur la collection, à l’aune de questions sociétales et environnementales, contribue à renouveler le discours scientifique du musée et se poursuivra avec la deuxième saison de Raconter le climat qui traitera de la domestication de la nature et de la transformation des milieux, ainsi que du fait de prendre soin du vivant en favorisant la biodiversité.
_
Le partenariat avec le musée d’Orsay
100 œuvres qui racontent le climat : une opération nationale
De nombreux artistes représentés dans les collections d’Orsay – peintres de Barbizon, réalistes, naturalistes, impressionnistes – ont en commun de s’être attachés à saisir la réalité du monde, faisant des œuvres de véritables fenêtres sur cette époque. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, elles reflètent encore une certaine harmonie entre l’homme et son environnement. Mais, sous l’effet de l’industrialisation, les paysages changent progressivement. Locomotives fumantes, ponts métalliques, cheminées d’usines et vapeurs font leur apparition, premiers marqueurs visuels d’un monde qui s’engage vers une dépendance croissante aux énergies fossiles, en abandonnant progressivement les énergies naturelles – vent, eau, traction animale. Les collections du musée d’Orsay racontent aussi l’exploitation accrue des ressources naturelles pour soutenir la croissance économique et l’expansion phénoménale des villes. Ces œuvres d’art, tout en illustrant les changements causés par l’industrialisation, soulignent également la fragilité de la biodiversité et des paysages qui ont inspiré les artistes du XIXe et du début du XXe siècle.
Au-delà des constats alarmants, les experts rappellent l’importance de nourrir les générations futures avec espoir et gratitude envers ce qui nous entoure. Dans cette perspective, les œuvres d’art peuvent aussi devenir des guides précieux. En nous invitant à observer le passé pour mieux comprendre les défis actuels, elles ouvrent la voie à une réflexion sur un avenir à faible émission de carbone. Ces réflexions font, émerger une vision à la fois critique et optimiste du rôle des musées dans un monde en transition, non seulement comme lieux de conservation du patrimoine, mais aussi comme acteurs de changement.
Des prêts exceptionnels
Le musée d’Orsay a sélectionné 100 chefs-d’œuvre de sa collection « qui racontent le climat » et invite, de mars à juillet 2025, les musées de toutes les régions à accueillir une ou plusieurs de ses œuvres. Sculpture, arts graphiques, peinture, photographie, dessins d’architecture et arts décoratifs… Ces 100 œuvres emblématiques racontent l’histoire du climat depuis le milieu du XIXe siècle. Parmi elles, 49 sont présentées dans 31 institutions réparties sur 12 régions de France, à travers des expositions thématiques, des visites, des conférences et des ateliers ouverts à tous les publics.
_
COMMISSARIAT
Sandra Cattini, conservatrice en chef et directrice du musée Gassendi avec Laurie Honoré, responsable du service des publics

_
_
INFOS PRATIQUES
Musée Gassendi
64, Bd Gassendi, 04000 Digne-les-Bains
+ 33 (0)4 92 31 45 29
HORAIRES
Ouvert tous les jours sauf le mardi
Horaires période hivernale (1 octobre – 14 mai) 9h – 12h 13h30 – 17h30 en semaine 13h30 – 17h30 le week-end. Fermé les jours fériés en période hivernale.
Horaires période estivale (15 mai – 30 septembre)10h à 18h. Ouvert les jours fériés en période estivale.
TARIFS / ACCESSIBILITÉ
Tarif plein 7,50 €
Tarif réduit 5 € sur présentation d’un justificatif en cours de validité : Carte du CCAS de Digne-les-Bains, Passeport des Musées
Gratuit pour les moins de 12 ans, étudiants, carte ICOM. et tous les 1ers dimanches du mois
Visites guidées 10 € tarif unique par personne (enfant de plus de 12 ans et adulte).
CONTACT PRESSE
Ambre Mendoza
Chargée de médiation et de communication
04 92 31 45 29 / 06 73 60 09 55
communication@ambulo.fr

